7 questions à se poser avant d’acheter un produit neuf
Comme son nom l’indique, la société de consommation nous a conditionné à satisfaire tous nos besoins et envies par l’achat de nouveaux produits.
Pourtant, cette consommation systématique de biens ou de services pose pas mal de problèmes :
- Cela vous impose de dépenser beaucoup d’argent…
- Les produits neufs doivent être fabriqués puis acheminés, ce qui implique une forte dépense d’énergie et de ressources minières. Et donc beaucoup de pollution.
- Ce faisant, vous participez et dépendez d’un système que vous ne cautionnez pas forcément (néolibéralisme, croissance à tout prix, etc.)
Heureusement, la surconsommation de produits neufs n’est pas une fatalité ! Il est possible de fortement limiter ses achats en se posant les questions suivantes avant d’acheter quoi que ce soit :
1. Est-ce urgent ?
L’habitude du « tout, tout de suite » est fortement enracinée dans notre culture. Et nous sommes soumis en permanence à des tentations, via les vitrines, publicités, modes, suggestions et promotions diverses.
C’est pourquoi la première question à se poser avant d’acheter est à mon avis :
En ai-je vraiment besoin MAINTENANT ?
En réalité, il y a très peu d’achats qui ne pourraient pas attendre au moins quelques jours. Donc, chaque fois que c’est possible, temporisez !
Un jour, une semaine, un mois… Prévoyez un délai qui vous paraît adapté pour bien réfléchir à votre emplette. Cette période va souvent vous permettre de réaliser qu’en fin de compte, vous n’aviez pas vraiment envie d’acheter ça.
Et surtout, ne tombez pas dans le piège des « super promos » à durée limitée. C’est un instrument marketing éprouvé, destiné à créer un sentiment d’urgence chez les clients potentiels… Des bonnes affaires, vous en trouverez toujours !…
D’ailleurs, les promos sur les mêmes produits reviennent régulièrement, il suffit d’être un peu patient… Et vous économiserez BEAUCOUP plus sur la durée, si vous décidez de ne plus jamais céder à ces promotions au moment où elles se présentent.
Ça vaut vraiment le coup de se poser systématiquement la question de l’urgence réelle de votre besoin, car cela permet de relativiser et de limiter ses achats d’impulsion.
2. Est-ce que je ne l’ai pas déjà ?
La plupart d’entre nous sommes déjà bardés de biens matériels. Et dans le lot, il n’est pas rare d’avoir 2, 3, 5 objets ou plus qui assurent plus ou moins la même fonction.
Avant d’acquérir quoi que ce soit de nouveau, demandez-vous donc : est-ce que ça ne va pas faire doublon avec quelque chose que j’ai déjà ?
- Le vêtement croisé en vitrine et qu’on ne portera pratiquement jamais est un grand classique. Si vous avez déjà des tonnes de fringues en bon état chez vous, ce n’est sans doute pas la peine d’en acheter de nouveaux !
- Ce petit resto a l’air sympa, mais vous en avez déjà fait un cette semaine et vous avez largement de quoi faire à manger à la maison…
- Un clic suffit pour acheter tel ou tel livre, film ou jeu vidéo… Mais avez-vous bien fait le tour de ce que vous possédez déjà et que vous n’avez pas encore lu/vu/terminé ?
- Vous faut-il vraiment un ordi ET une tablette ET un smartphone ET une télé connectée, etc., pour naviguer sur le net ?…
Et si le bien que vous détenez déjà est hors d’usage, pensez d’abord à le réparer ou à le faire dépanner ! On a tous pris le réflexe de jeter les produits et de les remplacer dès qu’ils ne fonctionnent plus.
C’est une habitude à éviter le plus possible, si on veut moins polluer et faire des économies !
3. Comment pourrais-je m’en passer ?
On se laisse vite convaincre qu’il nous FAUT le dernier smartphone ou autre gadget à la mode… Et pourquoi ne pas acheter tel ou tel produit, si furieusement tendance ?
Peut-être faudrait-il toujours se demander pourquoi on veut acheter quelque chose :
À quoi cela va-t-il réellement nous servir ? Est-ce que c’est utile et pertinent ? En quoi ça va vraiment améliorer notre vie ?…
Seulement, quand on pose le problème ainsi, on trouve toujours des bonnes raisons de passer au tiroir-caisse ! Alors je pense qu’il faut plutôt prendre le contre-pied de cette approche. Et donc se demander :
Comment pourrais-je m’en passer ?
En faisant appel à votre créativité, vous verrez qu’on peut vivre très agréablement sans le nouvel iTruc ou le super-cooker dernière génération…
Les produits inutiles vous apparaissent alors de manière très claire. C’est beaucoup plus efficace pour limiter ses achats !
4. Pourrais-je le faire moi-même ?
Bon, si vous en êtes arrivé à cette question, c’est que vous avez identifié un besoin très clair et que vous en passer serait une grosse entrave à votre bien-être.
Mais cela ne signifie pas forcément qu’il faille acheter ce produit !
Demandez-vous d’abord si vous ne seriez pas en mesure de fabriquer, cuisiner, faire vous-même le bien ou le service que vous vous apprêtez à acheter.
- Tout le monde a besoin de se nourrir. Mais plutôt que d’acheter tout faits vos pains, pizzas, yaourts, confitures, etc., vous pourriez les préparer chez vous (si possible, au moins en partie, avec des produits du jardin).
- Vous avez des travaux à réaliser dans votre logement ? Si le savoir-faire d’un artisan est précieux dans certains cas, il vous est sans doute possible d’apprendre à faire certaines choses… et pourquoi pas en utilisant des matériaux locaux, de récup, écolos…
- Idem pour tout ce qui est « low tech » : les meubles, éléments de décoration, produits ménagers, etc. peuvent la plupart du temps se faire soi-même, facilement et à très bas coût… voire gratuitement grâce à la récup.
- Pensez également aux vêtements, qu’il est souvent possible de coudre, repriser
Le fait-maison est une alternative souvent négligée et pourtant extrêmement efficace. Vous savez ce que vous produisez, quels produits vous utilisez et ça revient généralement très, très peu cher.
C’est aussi vrai pour les cadeaux : ceux que l’on fait à la main, de manière personnalisée, véhiculent beaucoup plus d’émotion qu’un simple objet acheté dans une boutique ou un hypermarché. Voici un article où je vous suggère des idées de cadeaux fait-main et/ou zéro déchet 😉
Certes, tout cela demande un peu de temps… Mais plutôt que de travailler plus pour acheter plus et dépendre entièrement de la société de consommation, vous pourriez investir une partie de votre temps à produire directement ce dont vous avez besoin.
Le plus marrant dans l’histoire, c’est qu’on y prend vite goût !
5. Pourrais-je l’emprunter ou me le faire donner ?
Même quand on ne peut pas réaliser soi-même un produit ou un service, il est souvent possible de l’obtenir sans rien débourser.
Pour commencer, il n’est pas toujours besoin de détenir quelque chose pour s’en servir. Si vous avez besoin d’un outil pour quelques heures par an seulement, il est plus malin de demander à votre entourage (amis, famille, voisins) de vous le prêter !
Par ailleurs, devant l’abondance de biens de consommation, de nombreuses personnes sont prêtes à donner des objets dont elles n’ont plus l’utilité.
Ayez le réflexe de vous renseigner auprès de vos proches ou d’aller sur des sites comme donnons.org pour vérifier si le produit que vous recherchez n’est pas disponible gratuitement !
6. Pourrais-je le louer ou l’acheter d’occasion ?
Vous n’avez trouvé personne pour vous donner ou vous prêter ce dont vous avez besoin ? Pas si vite !…
Avant d’acheter du neuf, demandez-vous si c’est vraiment pertinent. Dans la plupart des cas, un même produit loué (si vous en avez besoin de temps en temps seulement) ou acheté d’occasion fera très bien l’affaire !
Il existe un tas d’organismes spécialisés dans le marché de l’occasion :
- Des associations : Emmaüs, la Croix Rouge, les ressourceries, etc.
- Des boutiques : friperies, spécialistes de l’achat-revente et/ou du reconditionné…
- Les brocantes et vide-greniers sont aussi des événements où l’on peut trouver de très bons produits à pas cher
- Des sites internet, comme le généraliste Leboncoin ou le spécialiste des fringues Vinted, etc.
En adoptant cette habitude, vous ferez des économies importantes…
Et vous éviterez de solliciter inutilement des chaînes de production polluantes et pas forcément très éthiques !
7. Ce produit respecte-t-il l’homme et l’environnement ?
Bon, nous y voilà : vous avez fait le tour des alternatives et pour cette fois, vous êtes plus ou moins contraint d’acheter un produit neuf…
Dans ce cas, prenez bien le temps de vérifier où et comment le produit a été fabriqué.
- Est-ce fait localement ? Les ingrédients / matières premières sont-elles locales également ?
- La méthode de production respecte-t-elle l’environnement ? Là encore, qu’en est-il des matières premières et des ingrédients ?
- Et l’humain dans tout ça ? Des personnes ont-elles été exploitées pour produire, vendre, acheminer ces produits ? Leurs conditions de travail sont-elles sûres et décentes ? Leur paie est-elle correcte ?
- Est-il nocif à l’usage ? Est-ce qu’il ne nuira pas à mes proches ou à moi-même en créant un danger, une addiction, des problèmes de santé, etc. ?
Bien sûr, il est rarissime qu’un produit neuf soit parfaitement propre, écolo et éthique. Il aura au moins fallu, dans l’immense majorité des cas, de l’énergie pour l’acheminer depuis son lieu de production jusqu’au magasin et jusque chez vous…
Mais il est souvent possible de limiter un peu la casse en se renseignant bien et en s’efforçant de faire le meilleur choix.
Bilan sur les questions pour limiter ses achats neufs
Si vous prenez soin de vous poser toutes ces questions avant chaque achat et d’agir en conséquence, vous devriez voir rapidement les résultats en termes d’économies ! Et bien sûr, vous aurez la satisfaction d’agir de manière plus respectueuse pour l’homme et l’environnement.
Enfin, n’hésitez pas à partager sur nos réseaux sociaux vos astuces et vos questions sur les manières d’éviter d’acheter des produits neufs !
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